En prenant la parole lors de la 79ème session de l'Assemblée générale des Nations unies, le Président du Conseil Présidentiel de Transition d’Haïti, Edgard Leblanc Fils, a fait écho aux revendications historiques portées par ses prédécesseurs, notamment Jean-Bertrand Aristide. Cette prise de position audacieuse, rappelant le combat de l’ancien président Aristide, soulève une nouvelle fois la question des réparations pour les injustices subies par Haïti, en particulier le remboursement des dettes liées à l’indépendance du pays.
La quête de justice : Un combat historique
L’intervention de Leblanc à l’ONU rappelle les efforts inlassables des dirigeants haïtiens pour réclamer justice face à une dette imposée par la France après l'indépendance. Cette "rançon de l'indépendance", comme l'avait qualifiée Aristide, est un fardeau qui continue de peser lourdement sur l’économie et le développement d’Haïti. En 1825, Haïti, le premier État noir indépendant, a dû verser l’équivalent de 150 millions de francs or à la France pour compenser les pertes des anciens colons français, un coup fatal pour la jeune république.
Cette dette, imposée sous la menace de représailles militaires, a retardé le développement du pays pendant des décennies et a plongé Haïti dans une spirale de pauvreté. Edgard Leblanc Fils a insisté sur la nécessité d’une réparation financière, une justice qui tarde à venir.
Une continuité du message d’Aristide
Jean-Bertrand Aristide, au cours de son mandat présidentiel, avait soulevé cette question avec une détermination sans précédent lors de son discours en 2003, marquant le bicentenaire de l'indépendance d'Haïti. Il avait exigé que la France rembourse près de 21 milliards de dollars, une somme correspondant à la rançon et aux intérêts qui avaient appauvri le pays. Ce cri de cœur avait galvanisé le peuple haïtien tout en créant des tensions diplomatiques avec la France.
Aujourd’hui, Edgard Leblanc Fils reprend le flambeau de ce combat pour la justice. En alignant son discours avec celui d’Aristide, il affirme que cette question n’est pas une affaire personnelle mais un devoir envers les générations d’Haïtiens qui continuent à souffrir des conséquences de cette dette.
Le rôle de la diaspora haïtienne
Leblanc Fils a également saisi cette occasion pour saluer les efforts de la diaspora haïtienne, reconnaissant leur rôle essentiel dans le soutien économique du pays, malgré leur exil forcé. Il a affirmé que le gouvernement travaille activement pour créer les conditions nécessaires au retour des Haïtiens expatriés, lorsque la situation le permettra. Ce message d'espoir pour la diaspora est d'une importance capitale, car ce sont ces travailleurs acharnés qui contribuent de manière significative à la stabilité économique d'Haïti par les envois de fonds.
Un appel aux Nations Unies et à la communauté internationale
À l'ONU, Leblanc a fermement souligné que Haïti ne demande pas la charité mais exige justice. Ce rappel historique n’est pas une simple plainte, mais une revendication légitime. Haïti, tout en étant l'un des pays les plus pauvres du monde, est aussi l’un des premiers à s’être libéré des chaînes de l’esclavage. Pourtant, cette liberté a eu un coût injuste qui continue de peser sur le développement du pays.
En réitérant cet appel lors de la 79ème session de l’Assemblée générale, Edgard Leblanc Fils envoie un message clair : le temps est venu pour la communauté internationale de reconnaître et de réparer les torts infligés à Haïti. À l’instar d’Aristide, Leblanc se positionne comme un défenseur infatigable des droits de son peuple.
Une lutte toujours vivante
L'intervention d'Edgard Leblanc Fils à l'ONU est un signal fort de la continuité des aspirations haïtiennes pour la justice et la réparation. En se tenant sur les traces d'Aristide, il réaffirme que le combat pour la dignité et l'indépendance économique d'Haïti n'est pas terminé. Haïti n'est pas à genoux devant la communauté internationale, mais se dresse pour revendiquer ce qui lui revient de droit.
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